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Réagissons de façon prudente aux nouvelles économiques

Philippe NatafConseiller en sécurité financière - 232649

11 avr. 2025




Comment réagir aux nouvelles économiques?


7 avril 2025


Bonjour à tous, 


Comme promis, cette fois-ci je m'adresse sur un domaine qui nous affecte tous: les nouvelles.


Depuis l'automne 2024, le monde vit dans un état de nouvelles plus assourdissantes les unes que les autres.

Pour quelqu'un qui écoute beaucoup les nouvelles, il/elle pourrait avoir l'impression de vivre dans une télé-réalité?

Mais qu'en est-il de ce qui se passe du point de vue financier?


Il faut faire attention aux médias et aux média sociaux lorsqu'il parlent de finance.

Souvent les nouvelles économiques sont exagérées et même s'ils ne le sont pas, l'emphase est souvent mis de manière

disproportionnée sur certains aspects de la nouvelle et d'autres aspects sont complètement mis de côté.

Le but est d'avoir un clic. Pour cette raison, les nouvelles sont souvent alarmistes.

Bien qu'il y a des exceptions, souvent, ils ne dressent pas une image complète.


Pourquoi est-ce si néfaste?

Parce que cela joue sur l'ennemi numéro un des investisseurs: Les émotions.

(Et c'est là un des plus grand apport qu'un conseiller financier peut apporter: la gestion des émotions pendant les crises financières du moment.

N'hésitez jamais à contacter ou prendre rendez-vous avec votre conseiller si le marché vous inquiète.)


Donc, une meilleure façon de s'informer du point de vue financier est d'écouter ou de lire des reportage d'analystes qualifiés.

Les grandes institutions comme les banques, les compagnies d'assurances et les compagnies de placement ont

souvent des commentaires sur le marché. Ce sont des endroits où les commentateurs sont moins excités et plus calmes.

Ils font la part des choses, et même s'ils ont une opinion, elle est basée sur des faits.

On peut apprendre beaucoup plus et on aura moins tendances à paniquer ou à s'emballer.


À remarquer que les nouvelles ont principalement un regard vers le passé.

Que dire du marché boursier? Le marché boursier a un regard vers le futur. Cela veut dire que si une nouvelle est attendue, les prix sont déjà intégrés dans la valeur des titres.

Qu'est-ce qui fait fluctuer le marché à la hause ou la baisse à court terme, ce sont les nouvelles imprévisibles par rapport aux attentes. 

Par exemple, si une compagnie révèle dans son nouveau rapport que sa compagnie a des problèmes quelconques, cela pourrait faire réagir le marché. Ou si on s'attendait à un changement, et la manière dont le changement arrive surprend, cela fait réagir les marchés.

Que dire de l'économie en tant que tel?

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, l'économie n'est pas le marché. Le lien est beaucoup moins direct qu'on le pense.

La preuve, c'est bien que l'économie canadienne n'est pas dans le meilleur état, le marché boursier canadien a surperformé de loin le reste du monde, à part les États-Unis. 

Par exemple, selon Bloomberg, de 2011 à 2025, les marchés boursiers américains ont connu une croissance ajusté de près de 200%, le marché canadien un peu plus de 100%, l'Europe un peu moins de 50% et la Chine un petit peu en dessous de 0%.


Que disent les analystes sur ce qui se passent présentement (première semaine d'avril 2025)?


Il est certain que c'est une semaine historique.

D'abord, il faut noter que les analystes ne sont pas d'accord sur tout. Souvent, pour une opinion bien défendue par un analyste, un autre analyste tout aussi crédible peut dire le contraire.

Pourquoi cela? Parce que les changements ont souvent deux côté de la médaille. Par exemple, une baisse du taux directeur va stimuler l'économie (ce qui est bon), mais en même temps, cela peut favoriser l'inflation (ce qui n'est pas bon). Lequel des deux côtés va prendre le dessus? 

C'est la même chose pour les tarifs. L'administration américaine espère favoriser l'économie américaine en mettant en place ces dispositions dans le but de favoriser les entreprises américaines qui s'approvisionnent aux États-Unis ainsi que leurs fournisseurs (à moins que ce ne soit qu'une tactique élaborée pour avoir un avantage dans la négociation) et aussi se créer du revenu supplémentaire et lutter contre la dette du pays. Mais cela a un effet inflationniste puisque cela fait monter les prix aux Étas-Unis car beaucoup d'articles viennent d'ailleurs, du moins pour l'instant. 

De même, la politique de baisser les dépenses du gouvernement américain peut paraître bonne, mais cela pourrait avoir pour effet de faire baisser l'économie et même provoquer une récession, car ce sont souvent les dépensent fiscales qui aident l'économie, ce qui attirent les investisseurs étrangers. Et à cause de la dette énorme de ce pays, ils ont absolument besoin des investisseurs étrangers.

Il y a deux côté à chaque médaille. L'incertitude de savoir quel côté l'emportera crée de la volatilité dans les marché.

Les investisseurs sont encouragés à garder une certaine exposition aux Étas-Unis tout en baissant un peu leur pondération.


Qu'en est-il du Canada?

Pour l'instant, l'économie canadienne ne s'en tire pas trop mal. Il est à prévoir une baisse du dollar canadienne (tous ne sont pas d'accord sur ce point) et baisse de l'économie surtout si les tarifs sont maintenus et si une politique de contre-tarifs plus robuste est établi, ce qui pourrait affaiblir encore plus les relations avec les États-Unis. Les économistes pensent que la banque centrale va encore baisser les taux directeurs dans le futur pour aider l'économie et les ménages canadiens et lutter contre une possible récession.

Les gestionnaires de portefeuilles sont encouragés à investir dans des entreprises canadiennes qui font des affaires sans (trop) sortir du pays.


En Europe, Il semble que l'économie va remonter car l'europe doit moins dépendre des américains.

Les analystes recommandent d'augmenter sa pondération internationales dans ses portefeuilles.


Pour les compagnies valeurs ou sous-évaluées, bien qu'ils n'ont pas bien performés pendant ces dernières années, beaucoup d'analystes pensent que c'est presque inévitable que le marché rebondira en leur faveur. Ces analystes recommandent d'avoir une certaine pondération dans ses entreprises.


À noter, ce que les analystes pensent peut changer d'un moment à l'autre. Ce n'est jamais coulé dans le béton.


Pourquoi la bourse fluctue-elle si drastiquement ces temps-ci? En gros, c'est à cause de l'incertitude. 

Sommes-nous dans un marché baissier? On ne le sait pas. Seul le temps le dira. 

Est-ce qu'une baisse est à prévoir? Le marché va dans des cycles, certaines années sont haussières et certaines sont baissières (ce n'est pas pareil qu'une baisse à court terme à cause d'une nouvelle). 

Donc, même si le marché remonte dans l'avenir proche, cela fera tout simplement que retarder la correction. Quand il y a une surchauffe, comme en 2024 où certaines compagnies dominantes deviennent surévaluées, top ou tard, il y aura une correction.

À long-terme le marché augmente, mais pendant ce temps, ils passent par des cycles de hausses et de baisses. 


Que doit faire l'investisseur pendant ce temps?


Doit-il 'timer' le marché, c'est à dire anticiper la réaction du marché dans l'avenir, puis agir en conséquence en décidant d'entrer ou de sortir du marché, par exemple, attendre que la marché soit le plus bas pour acheter et que le marché soit le plus haut pour vendre?

Est-une bonne stratégie? En réalité, la grande majorité des spécialistes de la finance décourage cette tactique. Oui, si on savait exactement quel jour est le plus haut et le plus bas, ça marcherait, mais on ne le sait pas. Eh bien qu'on pourrait avoir raison de temps en temps, à long terme on serait perdant, si on continue. 

Plusieurs études ont montré que la plupart des investisseurs qui investissent par eux-même ou prennent des décisions sans consulter leur conseiller ont très peu de rendement face au marché, non à cause du marché, mais à cause du comportement financier.


Souvent, être trop actif, par exemple en essayant de 'timer le marché' fait perdre à l'investisseur énormément d'opportunité car il manque souvent les meilleurs jours du marché dans le meilleur des cas, et dans le pire des cas, il peut perdre beaucoup. Une autre façon d'être trop actif est d'essayer de faire du trading, c'est à dire essayer d'acheter ou de vendre à très court terme.

Cela n'est pas de l'investissement. Même la plupart des gestionnaires de portefeuille qui font de l'investissement actif pour essayer de battre le marché font attention pour ne pas verser dans le trading ou le daytrading. 99% des particuliers qui font du trading perdent et pour le 1% ou moins qui réussissent, ils sont extrêmements compétent et sophistiqués, ont des techniques et une maîtrise de soi hors du commun et ont des moyens de se protéger. Mais même là, ce n'est pas de l'investissement, c'est du travail. 

Et c'est comme ça souvent la manière dont le gouvernement regarde cela du point de vue fiscal.

Le but de l'investissement est transformer les sources de revenus d'une position en capital humain (le travail) en sources de revenu en position de capital financier (les actifs investis) de sorte qu'un jour, on peut arrêter notre position dans le capital humain (prendre sa retraite) et vivre de son capital financier.

Le fait de ne pas être très actif peut être particulièrement difficile pour les gens très intelligents car ils sont habitués que plus ils travaillent dans un domaine, plus ça rapporte. Mais dans le marché, il faut apprendre à le laisser faire son oeuvre et ne pas essayer de contrôler l'incontrôlable.

En réalité, les principes d'investissement sont simples. Ce qui est difficile est de continuer d'y adhérer en période de crise ou d'opportunité car cela demande beaucoup de contrôle émotionnel.


Dans ce cas-là comment investir?

Premièrement, avec l'aide de son conseiller, faire son profil d'investisseur.

Deuxièmement et parallèlement, établir son horizon de placement. Cela veut dire, est-ce qu'on veut retirer à court terme, à moyen terme ou à long terme?

Troisièmement, choisir des fonds de manière diversifiée dans différents pays et secteurs qui tiennent compte de notre profil et de la situation mondiale et de nos objectifs.

Puis, si on n'a pas déjà un montant de côté, faire des versements automatiques mensuels.

Si on a un montant de côté qui n'est pas investi, on a deux choix, soit faire entrer dans le marché un certaine fraction du montant total pendant un certain nombre de mois, soit le mettre d'un coup sans 'timer' le marché. Les deux font du sens. Les études montrent qu'à long terme, le mettre d'un coup rapporte un peu plus que le mettre progressivement. 

Mettre un montant progressivement fait aussi du sens du point de vue comportemental et c'est très humain.

Si le fait que ce montant est investi ou qu'on a peur des nouvelles veut nous faire aller progressivement ou timer le marché, selon certains commentaires d'études, cela veut probablement dire que notre profil d'investisseur est trop agressif, il faut peut-être parler avec notre conseiller pour voir s'il ne vaut pas mieux le réviser à un profil plus conservateur.

Les meilleurs investissement sont ceux qui nous font bien dormir la nuit.


Est-ce que cela veut dire qu'un investisseur à long terme ne doit jamais profiter des opportunités?

Non, on peut le faire de manière équilibrée.

Par exemple, si on investi de manière régulière et le marché est en baisse, on peut investir un peu plus pendant cette période.

On peut aussi périodiquement avec son conseiller, modifier légèrement la composition de notre portefeuille pour suivre la direction du marché.

À quelle fréquence devrait-on le faire pour profiter des opportunités? en général aux un ou deux ans, c'est bon. Dans des cas vraiment exceptionnels, deux fois dans l'année. 

Si on essaie de modifier son portefeuille trop souvent, cela peut diminuer l'efficacité de notre portefeuille.

Par exemple, si on plante un arbre pour le futur, va-t-on le déterrer à chaque mois pour voir où sont rendues les racines ou si on fait cuire un poulet, est-ce qu'on ouvre le four à chaque 5 minutes pour voir comment il est cuit? Non, car cela ne servirait à rien et retarderait le processus. il faut laisser assez de temps pour que le processus fasse son oeuvre. Même le fait de regarder trop souvent son portefeuille peut être néfaste dans certains cas.


L'inverse est aussi vrai. Si jamais on prend trop longtemps (plus de trois ans ) avant de vérifier ses investissements on pourrait ne plus être conforme avec notre vrai profil d'investisseur.


Si au lieu de se fier aux nouvelles sensationnalistes, on se fit aux principes d'investissement pour investir, comme l'a déjà dit un client, à moins que la terre arrête de tourner, on sera toujours gagnant. En autres mots, bien qu'on ne peut donner de garantie car le futur est incertain par nature, les principes d'investissement marchent. Avec ces principes, on passe de possible, à très possible, à vraisemblable, à probable puis finalement à très probable. Dans le système actuel, les principes de réussite dans l'investissement à long terme ne changent pas. 


Je termine avec cette citation attribué à Warren Buffet par rapport à l'importance de l'investissement à long terme: 

"Quelqu'un est assis à l'ombre aujourd'hui parce qu'un autre a décidé de planter un arbre il y a longtemps."


Philippe Nataf, B.Sc Math

Conseiller en sécurité financière/ Financial Security Advisor QC

Gestion du patrimoine

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philippe@objectifsfinanciers.com



Remerciements: photo de la page couverture: Markus Spiske


Écrit par Philippe Nataf

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